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Appel à contributions : Journées « Frontières et indépendances »

Appel à contribution/Call for proposals

Journées d’études : « Frontières et indépendances en Afrique »
Paris, les 22 et 23 mai 2010 (Attention, les dates ont changé)

Dans le cadre des recherches menées par l’ANR Frontafrique, Frontières africaines : absurdité ou enracinement ? Nouvelles approches de l’historicité des frontières africaines, ces journées d’études se proposent d’interroger la place qu’ont occupée les frontières au cours des processus de décolonisation et d’indépendance des Etats africains. En tant que lieux d’exercice de la souveraineté politique, les frontières apparaissent, en effet, à la fois comme un objet et comme une échelle d’observation privilégiés pour examiner au plus près les continuités et les transformations de cette période.
Si des travaux fondateurs sur l’influence des luttes syndicales et politiques ont éclairé les transferts de pouvoirs, la réflexion académique s’est peu portée jusqu’à présent sur la place des enjeux territoriaux au moment de l’accession à la souveraineté formelle. Cette question a parfois été soulevée lors des débats sur la balkanisation, les organisations fédérales ou encore le panafricanisme, mais l’évaluation du rôle et de la place des enjeux territoriaux et frontaliers à ce moment est encore largement un impensé. Pourtant la question du territoire s’est posée très fortement pendant les deux décennies du processus d’autonomisation que ce soit autour des débats sur l’avenir des configurations territoriales coloniales dans les années 50 ou de l’intangibilité des frontières dans les années 60.
En tenant compte de la diversité des situations – et de chronologies parfois décalées – il s’agirait d’interroger, d’une part, la préparation, les débats et les projets autour du territoire et des frontières et, d’autre part, les modifications introduites par l’autonomie et le changement de statut sur le terrain. Notre objectif est de questionner les évolutions matérielles et symboliques liées à l’indépendance dans les dispositifs frontaliers. Cette analyse se doit de combiner différentes échelles, celles des institutions internationales ou nationales, des administrations ou des organisations politiques et celle locale des espaces transfrontaliers. En observant les rythmes du changement depuis la périphérie et les transformations effectives et discursives introduites localement par l’autonomie, notre objectif est ainsi de déterminer si les frontières ont été – ou non – un enjeu dans les processus de décolonisation et d’indépendance. En considérant que c’est bien l’ensemble de ces processus, et pas seulement l’héritage du colonialisme, qui a pu informer les dynamiques postcoloniales (F. Cooper, 2005), cette rencontre souhaite apporter un éclairage nouveau sur les questionnements plus contemporains liés aux frontières. Afin de favoriser échanges et mises en perspective de ces thèmes, nous voudrions susciter des propositions de communications sur les axes suivants :

1. A la veille de leur départ, les dirigeants coloniaux se sont parfois décidés à résoudre la question des frontières. Nous proposons donc de réfléchir aux renégociations, aux délimitations et aux projets de réorganisation territoriale (type OCRS) qui naissent à la veille et dans les toutes premières années de l’indépendance – que ces projets soient portés par des acteurs coloniaux en partance ou par des Africains.

2. Quelle place joue la frontière dans les discours de l’indépendance ? Notamment dans les débats sur les modèles (communauté, fédéralisme), les regroupements régionaux et les appartenances nationales. A l’échelle des nouveaux Etats, quels types de discussions dans les différentes assemblées ou organes décisionnels ont précisément porté sur les frontières ? Les dirigeants ont-ils engagé des programmes spécifiques liés au territoire (développement économique ciblés des espaces frontaliers, projets ou missions de renégociation et de délimitation, etc.) ? La frontière a-t-elle joué un rôle dans les discours nationalistes, ou le territoire national est-il resté un territoire flou ?

3. Transmission et transformation des systèmes de contrôle territoriaux : comment la question du contrôle territorial est-t-elle mise en place à l’indépendance ? Dans quelle mesure constitue-t-elle une priorité pour les nouveaux dirigeants ? Au niveau des procédures, des personnels... comment se sont opérés la passation de pouvoir et les transferts de compétences ? Cet axe pourrait être étudié par exemple à l’aune des productions de documents identificatoires dans le cadre du nouveau statut étranger/national.

4. Modifications introduites par l’indépendance dans les régions transfrontalières : quels sont les effets de l’autonomie sur les usages ou les pratiques quotidiennes des populations vivant dans les espaces frontaliers ? Est-ce que le changement de statut des frontières transforme la vie des gens ? Notamment, les stratégies individuelles ou collectives de passage des frontières liées au décalage chronologique des indépendances ou aux types de régime qui s’installent. Dans quelle mesure résonnent-elles ou rompent-elles avec des pratiques plus anciennes ? La période des indépendances marque-t-elle - ou non - un moment de prise de conscience des frontières administratives et politiques ?

Les propositions de communication peuvent être envoyées jusqu’au 4 janvier 2010 aux organisatrices : Séverine Awenengo Dalberto sawenengo(at)yahoo.fr et Camille Lefebvre camillelefebvre(at)yahoo.fr, sous la forme d’un résumé d’une demi page, en anglais ou en français. Les propositions sur les espaces anglophones et lusophones sont particulièrement bienvenues.

Round-table : “African Independences and Boundaries”
Paris, May 22nd and 23rd, 2010

Within the framework of a research programme entitled “ANR FRONTAFRIQUE, African boundaries : arbitrary or historically embedded ? New approaches on the historicity of African boundaries”, a round-table is organised on the theme of the role of boundaries in the processes of decolonisation and of African States gaining Independence. Acting as the locus of political sovereignties, boundaries are important to study. During this period, they constitute both an object to study and an appropriate scale of observation to scrutinize continuities and changes.
Ground breaking work on trade-unions and political fights has contributed to shed light on power transfers. Up to date, academic work has not focused as much on the importance of territorial stakes at the time when formal sovereignty was attained. If the theme was introduced in debates concerning balkanisation, federal organisations or panafricanism, the measure of the role and importance of territorial stakes and boundaries at the time is yet to be conceptualised. The issue of territory was central during the twenty year process of autonomisation, whether debates on the future of colonial territorial configurations during the 1950s or the idea of the intangibility of boundaries in the 1960s are taken into account.
Taking into account the diversity of situations – and sometimes different chronologies – our wish is to examine on the one hand the preparation, the debates and the projects focusing on territory and boundaries and on the other hand shifts introduced on the ground by autonomy and changes in status. Our aim is to discuss the material and symbolic evolutions related to territorial control and boundaries at Independence. We hope to combine different scales of analysis, paying attention to international and national institutions, administrations and political organisations as well as local situations in border areas. Through the observation of rhythms of change occurring at the periphery and of transformations both effective and at the level of discourses introduced locally with autonomy, we intend to determine whether boundaries were – or on the contrary were not – an important stake in the process of decolonisation on the road to Independence. Considering that it is truly the entire and multiple processes and not only the heritage of colonialism which has given shape to postcolonial dynamics (F. Cooper, 2005), we also would like to shed a new light on contemporary issues related to boundaries. In order to examine these questions together, we are asking for contributions on the following themes :

1. At the eve of Independence, in some cases, colonial leaders decided to try and sort out boundary issues. We would like to study renegotiations, new demarcations and projected territorial reorganisations which appeared at the eve and in the first few years of Independence – whether these plans are promoted by colonial actors on their way out or by Africans.

2. What role did a discussion of boundaries play in political discourses at Independence ? What role did they play for instance, in debates about institutional models (community/union, federalism), regional groupings and national belongings ? At the scale of new States, what were the different types of discussions in assemblies or in executive committees dealing with boundaries ? Did leaders decide to implement specific programmes with a territorial impact (development programmes in border areas, efforts to renegotiate demarcations, etc.) ? What about the role of the discussion of boundaries in nationalist discourses, did the idea of a national territory remain vague ?

3. How were territorial means of control transmitted and transformed at Independence ? Did they constitute a priority for the new leaders ? As far as procedures and staff were concerned, how did the transfer of power and competence take place ? This theme might also be studied on the basis for instance of the production of guidelines to determine the new status of nationals and foreigners and identify them.

4. Finally, we also hope to look into changes introduced at Independence in border regions. What impact did autonomy have on the habits and daily practices of the people living in those specific areas ? Did changes in the status of a boundary affect people’s lives ? What were the individual or collective strategies to cross boundaries in relation to chronological differences in gaining Independence or to the start of new regimes ? Did new practices echo older ones or did they constitute a break in time ? Did the period of Independence correspond to a time when people were made even more aware of administrative and political boundaries ?

We welcome any contribution on the above themes. Please send a half page abstract in French or in English to the organisers of the round-table, Séverine Awenengo Dalberto sawenengo@yahoo.fr and Camille Lefebvre camillelefebvre@yahoo.fr by the 4th of January 2010. Proposals on Anglophone and Lusophone Africa are most welcome.

 

Réalisé avec Spip, par Qolmamit